Alors que se déroule depuis mercredi 5 février, jusqu’au dimanche 9 février 2020, la 45ème édition du Salon Rétromobile à Paris, j’ai voulu partager avec vous un de mes coups de cœur artistiques de 2019 : « Il n’en restera qu’une » de Thierry Farges – dénicheur d’objets roulants pour le salon depuis très très très longtemps….
Dans la Galerie des Artistes, postée comme un trophée entre les emplacements, trônait une 2CV faite prisonnière. Voici son histoire, affichée par son créateur près de l’œuvre :
« Je m’en souviens bien, c’était en 2085 – A cette époque tous les véhicules qui utilisaient un carburant issu du pétrole avaient été retirés de la circulation. Les plus anciens avaient rejoint les musées d’Autos-Immobiles, les autres avaient été « déconstruits ou recyclés ».
Malgré cette interdiction, une automobile plus que centenaire jouait encore la rebelle. Grâce à de rares témoignages, cette voiture avait été identifiée. C’était un vieux modèle de 2CV Citroën. Il y avait bien longtemps que cette automobile mondialement connue ne sillonnait plus les routes de notre monde moderne et aseptisé.
Cette auto avait été vue à plusieurs reprises dans une région sauvage difficile à surveiller. La conception très simple de cette petite Citroën et l’absence totale de système électronique embarqué la rendaient parfaitement indétectable. Avec les années sa couleur était devenue indéfinissable, ses déplacements étaient très difficiles à repérer par les satellites les plus sophistiqués.
Les éminents spécialistes et les plus brillants ingénieurs avouèrent leurs limites de compétence et décidèrent de faire appel aux services d’un vieux braconnier qui pratiquait l’Art du Piège. Pour piéger une voiture simple, … il pensa à un système simple.
Il proposa de construire une « tapette à rat » à l’échelle de la voiture. Ce système, toujours aussi efficace, fut inventé en 1897 par un certain James Henry Atkinson.
Le seul moyen d’attirer dans le piège cette automobile hors la loi était de lui offrir ce qu’elle considérait comme vitale « de l’essence ». A cette occasion, on fabriqua dans un laboratoire secret 20 litres de ce carburant strictement interdit. Le vieux braconnier ne pu s’empêcher d’ouvrir le bidon et d’inhaler une dernière fois une profonde respiration pour gouter le lourd parfum de ce liquide rare.
A ce moment, le vieil homme se demanda s’il ne devait pas laisser en paix cette dernière représentante de la race des automobiles digne de ce nom. Devant l’insistance des autorités, il se résigna et termina son travail. Le piège fut posé et armé à la nuit tombante au croisement de deux chemins perdus dans la montagne. Au petit matin, le ronronnement typique du bicylindre ce fit entendre. Dans le faible faisceau jaune de ses phares, la 2CV aperçut le bidon d’essence. Elle eut une seconde d’hésitation… et fonça dessus.
Le mécanisme diabolique se referma brutalement avec un violent claquement métallique… puis le silence. Le vieux braconnier et les agents du service de recherche assistèrent au dernier soupir de la dernière automobile à essence. Les phares restèrent allumés encore quelques secondes et un filet d’huile s’écoulait doucement sous le moteur.
La 2CV… Une voiture mythique, presque immortelle venait d’entrer dans la légende. Voilà, maintenant vous connaissez la fin de la dernière véritable automobile.
J’oublie un petit détail… Il n’y avait pas de chauffeur au volant de la 2 CV … étonnant non ? »
Crédits : Thierry Farges – thierry.farges@comexposium.com
Si vous aussi vous aimez les 2CV, et ne voulez pas les laisser s’éteindre, retrouvez dans la galerie une création originale pour une 2CV très « Spécial »…